Requiem pour une République by Thomas Cantaloube

Requiem pour une République by Thomas Cantaloube

Auteur:Thomas Cantaloube [Cantaloube, Thomas]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782072787560
Google: 25h9DwAAQBAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 2019-01-08T23:00:00+00:00


* * *

1. Discours en fait donné par Michel Debré le 13 avril 1960 à Alger.

28

Sirius Volkstrom, 22 mars 1960

Sirius avait passé une sale nuit.

Les deux précédentes n'avaient guère été meilleures. Il avait mis des plombes à s'endormir et s'était réveillé à intervalles réguliers pour finir, à six heures du matin, les yeux grands ouverts et l'oreiller moite de transpiration.

Depuis qu'un gamin lui avait remis une feuille vierge avec son nom inscrit dessus, il se sentait traqué. Quelqu'un avait voulu vérifier qui il était, et il y était parvenu. Au sein du SAC, il était identifié sous le nom de Pierre Lherbier, son patronyme maternel associé au prénom le plus répandu qui soit. Personne n'y connaissait Sirius Volkstrom. Sauf celui qui lui avait fait parvenir ce mot et qui avait, sans nul doute, observé sa réaction.

Il n'avait rien anticipé, il n'avait pas été suffisamment sur ses gardes. Il aurait dû feindre l'étonnement quand le môme lui avait tendu le message. Au lieu de cela, il avait paniqué. Et s'était démasqué.

Heureusement, il avait eu la présence d'esprit de prendre la tangente tout de suite. Il était persuadé qu'il n'avait pas été suivi. Mais cela signifiait peut-être que la personne qui l'avait identifié savait où le retrouver.

Volkstrom était allongé dans son lit, cigarette aux lèvres, fixant le plafond. Il n'était pas sorti de chez lui depuis trois jours, sauf pour acheter quelques provisions à l'épicerie d'à côté. Il allait quand même falloir bouger. Peut-être même déménager complètement. Ce ne serait pas forcément une mauvaise idée. Danguin n'allait pas tarder à sortir de prison.

Il regarda autour de lui. Rassembler toutes ses affaires et les transférer dans un autre meublé ne serait pas une grosse opération. Revigoré par la perspective de se remettre dans la danse, de ne pas se laisser gagner par l'inertie, il fila sous la douche. Il avait déjà deux ou trois idées d'hôtels dans d'autres quartiers où il pourrait s'établir en attendant une mise au vert plus éloignée. Il retournerait bien dans le Sud. Nîmes était exclu vu son passé sur place durant la guerre. Montpellier trop proche de Nîmes. Nice, Bordeaux, trop bourgeoises. Marseille ou Toulouse, pourquoi pas ? L'Italie, peut-être ? Il aimait bien Rome. Il parlait un peu la langue et il y avait du potentiel là-bas pour des types comme Danguin et lui. Il allait y réfléchir, et demander à Hector son avis.

En attendant, il devait tenter de dénicher un meublé discret dans le XIVe ou le XVe arrondissement, des endroits qu'il fréquentait rarement. Il y déambulerait incognito.

Il finit de s'habiller, vérifia sa tenue devant le miroir, coiffa son couvre-chef et sortit. Il fit une halte prolongée devant l'entrée pour scruter les alentours. Des mamies charriant leurs paniers de courses, des passants nonchalants, le chantier au bout de la rue. Personne d'immobile avec l'air de surveiller son immeuble. Il se dirigea vers le métro.

Il avait à peine parcouru cinquante mètres qu'un petit malingre avec une casquette vissée sur le crâne lui coupa la route. Il tenait un objet dans sa poche de blouson et le menaçait avec.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.